L'accompagnement du deuil

La perte d'un proche chamboule tous nos repères et vient bouleverser tous les domaines de notre vie, bouscule toutes les dimensions de notre être.

Comment faire sans l'autre ? Comment survivre au ravage émotionnel que sa mort a provoqué ? Commencer par ne pas renoncer à se souvenir, pour lentement, à votre rythme, transformer l'absence physique en une présence intérieure. Tel l'alchimiste, transformer le plomb en or.

Une présence, une écoute, un regard, un contact

« Accompagner les endeuillés, non pas pour leur apprendre quelque chose qu'ils ne savaient déjà, mais pour leur traduire ce qu'ils vous ont dit, afin qu'ils puissent l'entendre à leur tour. »

Vivre avec nos morts, Delphine Horvilleur

Le deuil nous brasse, nous emmène parfois vers des terres obscures et inhospitalières où l'on n'a pas de repères. C'est une course de fond, qui nous éprouve, qui mobilise énormément d'énergie et qui peut nous mener à l'épuisement psychique et physique. Peur, colère, chagrin,  angoisses, somatisations, comment s'apaiser, faire du tri, y voir plus clair, libérer du champ ?

Hypersensible ou comme anesthésié, vos ressentis, vos perceptions changent et vous chahutent, vous inquiètent. Vous ne savez plus quoi faire de toutes ces émotions qui surgissent ou au contraire vous avez l'impression d'être en dehors de votre corps, de marcher à côté de vos pompes, de ne plus être dans le mouvement de la vie, déconnecté des autres. 

Votre relation au monde est  chamboulée, les codes changent en même temps que votre sphère sociale ou votre position dans la famille parfois. Vous peinez à trouver votre place.

Un deuil réinterroge le sens de la vie, quel que soit votre rapport à la spiritualité. Vous êtes en questionnement, en révolte ou en révolution peut-être.

Vous vous sentez perdu, incompris, coupable, seul, submergé par la tristesse, sans perspectives. Vous avez besoin de faire un pas de côté, de trouver appui et réconfort, d'échapper aux injonctions de la société ou de ceux qui vous sont le plus proche et qui, s'inquiétant pour vous, pensent agir pour votre bien. Vous aspirez à être rassuré, écouté, accueilli comme vous êtes, là où vous en êtes afin de reprendre votre souffle.

QUELQUES SIGNAUX DE DÉTRESSE

« Il faut encore porter du chaos en soi pour accoucher d'une étoile qui danse. »

Le Gai Savoir, Friedrich Nietzsche

QUELQUES BALISES POUR SE RASSURER

Le deuil est une histoire de VIE. En ce sens, il n'existe pas un deuil, mais des deuils. Chaque deuil est singulier, à l'image des individus que nous sommes. Il y a autant de façons de vivre un deuil que d'endeuillés.

Le deuil est la transformation et non pas la fin de la relation qui me liait à mon défunt. Chaque relation étant unique, le deuil n'est pas vécu identiquement par tous les proches du défunt.

Le deuil n'est pas un travail, c'est un processus. On ne « fait » donc pas son deuil, c'est le deuil qui nous fait, naturellement, sans qu'on le décide. C'est une dynamique de cicatrisation psychique qui prend du temps, une transformation intérieure profonde, tel un chemin initiatique partant d'un « avant » vers un «  après ».  Vous porterez toujours la trace de la blessure infligée par la mort d'un proche, mais la plaie ne sera plus béante, à vif. Il ne s'agit pas d'effacer, de laisser derrière soi, mais, lentement, de digérer, d'intégrer, d'assimiler, de reconstruire, de réinventer... 

Le deuil est jalonné d'étapes, mais ces différents temps du deuil ne sont pas linéaires, ils sont faits de détours, de replis, d'allers-retours. Par conséquent, ces étapes doivent être considérées comme des repères, jamais comme des normes. On a parfois l'impression de stagner ou de régresser alors qu'on avance. 

Le deuil n'est pas l'oubli, c'est au contraire faire sa juste place au défunt pour qu'il existe encore, autrement, en soi.

Prenez le temps du deuil, autorisez-vous !

« Parvenu au bout du chemin, on réalise qu'il existe d'autres vérités, d'autres routes, d'autres sentiers, d'autres carrefours. Quelle que soit la voie qu'on s'apprête alors à suivre, on sait désormais qu'on restera à tout jamais marqué par les vallons, les collines, les gouffres et les ravins qu'on a pu traverser. Le deuil peut, en fait, imprégner toute une vie, pour le meilleur et pour le pire... Il ne va jamais vraiment s'arrêter. La douleur ne sera plus au premier plan et on sera à nouveau capable de "fonctionner" le plus harmonieusement possible dans une vie ou l'autre n'est plus. Une peine douce-amère se réactivera, de temps à autre, à l'occasion d'une fête, d'une chanson, d'un anniversaire ou d'un lieu de vacances, mais on comprend, avec une sensation étrange au fond du cœur, qu'on a réussi à réapprendre à vivre en dépit de la perte. »

Vivre le deuil au jour le jour, Dr Christophe Fauré

Créer un espace-temps privilégié de rencontre pour vous et avec vous .Me mettre à la disposition de votre expression, me rapprocher autant que possible de votre intériorité. Vous écouter, tout simplement, constatant quotidiennement dans ma pratique que cela est suffisamment thérapeutique pour vous permettre de cheminer.

Vous respecter là où vous en êtes, dans vos émotions et vos croyances. Être là, dans l'instant, Loin des impératifs sociétaux de bonne santé, de bonheur, de performance, de dépassement de soi, j'accueille votre vulnérabilité, je lui laisse tout son temps et je pousse les meubles pour lui laisser toute sa place. C'est aussi respecter vos empêchements, vos limites, vos silences.

Le deuil se faisant essentiellement malgré nous et parfois à notre insu, j'accepte l'idée de n'avoir ni prise, ni contrôle sur votre processus. Votre deuil vous appartient, je n'ai aucun droit ni aucune légitimité pour interférer dans ce processus. A l'illusion néfaste de toute-puissance, je préfère le doute, l'humilité, la douceur, qui recèlent bien des forces et des ressources, et qui vous laissera libre d'aller où vous voulez et d'être qui vous voulez.

Vous permettre de vous raconter, de vous dire et de vous entendre dire. Dérouler la parole afin que l'émotion jaillisse si elle a été contenue, la laisser s'exprimer, s'écouler, être reconnue afin qu'elle soit libérée et libératrice et non plus encombrante, enkystée.

Vous laisser vous restructurer en revisitant vos souvenirs, votre relation avec vos défunts dans l'empathie, le non-jugement, la congruence et la bienveillance. En favorisant l'entretien et la transformation du lien avec le défunt, vous permettre de renouer avec vous-même, avec vos propres ressources, votre créativité, votre richesse intérieure. 

L'accompagnement, c'est du baume cicatrisant. On n'efface rien, on essaie de faire avec, d'apaiser, de reconnaître, d'apprivoiser, avec patience, modestie et délicatesse, pour que même dans la souffrance, vous finissiez par réaliser que vous ne partez pas à la dérive pour autant.

MON APPROCHE

« Rien à faire, nulle part où aller. Maintenant est le seul chemin. La blessure contient tout le remède. C'est l'amour au-delà de ce qui en est dit.»

Jeff Foster, auteur, enseignant spirituel

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